Y-a-t-il un impact du vécu traumatique de l’accouchement sur le lien mère-enfant ?

Tamara Iman BUSSINGER – Ana CASTILLO CEBOLLERO – Claire FLEURY

Introduction : L’accouchement est un événement marquant dans la vie d’une femme et se déroule de manière positive pour la plupart d’entre elles. Cependant, le vécu d’accouchement traumatique toucherait 1/3 des mères. Face à ce phénomène, les études scientifiques concernant cette problématique se multiplient. En revanche, de par son caractère subjectif, il reste difficile de définir clairement les facteurs influençant le vécu de l’accouchement. Malgré l’augmentation des recherches, peu d’entre elles se sont penchées sur les conséquences de ce vécu sur le lien mère-enfant.
Objectif(s) : Ce travail a pour objectif de déterminer si un vécu d’accouchement traumatique a un impact sur le lien mère-enfant.
Méthode : La recherche d’articles pour l’élaboration de ce travail a été effectuée sur les bases de données suivantes : Pubmed, CINHAL Complet et LiSSa. Nous y avons sélectionné 5 études pour leur pertinence en lien avec notre question de recherche.
Résultats : Les résultats principaux des cinq articles choisis pour cette analyse rapportent tous une association statistiquement significative entre un vécu traumatique de l’accouchement et le lien mère-enfant, pouvant générer des symptômes de PTSD. Ces résultats vont tous dans le sens d’un impact défavorable. Toutefois, d’autres études de la littérature n’ont pas relevé d’association significative. Cette question a été peu étudiée et bon nombre de travaux scientifiques présentent des limitations méthodologiques. Des recherches plus poussées quantitatives et qualitatives sont nécessaires pour établir des relations de causalité avec des niveaux de preuve plus élevés et pour mieux comprendre ce phénomène.
Conclusion : Les femmes traumatisées par leur expérience d’accouchement pourraient être plus à risque d’avoir des liens perturbés avec leur enfant. De multiples facteurs interviennent dans cette association. Notre sélection d’articles, ainsi que les apports de la recherche scientifique, nous ont permis de mettre en lumière des éventuels facteurs de risque et d’autres protecteurs. Parmi les facteurs de risque, l’absence de contrôle perçu pendant l’accouchement ou l’existence de comorbidités psychiatriques semble jouer un rôle, tandis que le soutien social, notamment celui du partenaire, et le lien d‘attachement prénatal agiraient en tant que facteurs protecteurs.